Nakuru, Kenya

Le Kenya organise un atelier de sensibilisation au développement de la main-d'œuvre paraprofessionnelle vétérinaire

Header

Les parties prenantes de la main-d’œuvre vétérinaire au Kenya se sont réunies à Nakuru, le 25 mars 2022, lors d’un atelier animé par l’OIE pour sensibiliser aux programmes de renforcement des capacités de l’OIE et pour discuter du développement de la main-d’œuvre vétérinaire en ce qui concerne les paraprofessionnels vétérinaires (PPV).

Le soutien continu à l’intégration des paraprofessionnels vétérinaires (VPP) est essentiel pour renforcer les capacités et la résilience des services vétérinaires en Afrique, comme cela a été identifié lors de la conférence continentale inaugurale des paraprofessionnels vétérinaires à Pretoria, en Afrique du Sud, en 2015. 

Le développement de la main-d’œuvre des PPV est un élément clé du projet “Prévention et maitrise des maladies animales transfrontalières au profit des petits exploitants” (PCTAD), récemment lancé par l’Organisation mondiale de la santé animale en Afrique orientale et australe, en collaboration avec les Services Vétérinaires et financé par le ministère allemand de la coopération économique et du développement (BMZ). Le projet prévoit d’aider les pays membres de l’OIE à développer leur personnel vétérinaire afin de s’assurer que les vétérinaires sont formés et équipés pour fournir des services vétérinaires de qualité aux agriculteurs ruraux et aux petits exploitants. L’accent est également mis sur le contrôle et l’éradication de la peste des petits ruminants (PPR), une maladie qui affecte les petits ruminants et a de graves répercussions socio-économiques sur les revenus des éleveurs, en particulier les communautés rurales vulnérables, notamment les femmes.

Composante : Développement de la main-d’œuvre vétérinaire – OIE – Afrique

Le premier jour de l’atelier, plus de 40 participants ont été initiés à l’OIE et aux outils de soutien qui aident à établir un environnement favorable aux VPP, notamment la performance des services vétérinaires (PVS), la législation et la réglementation vétérinaires, l’éducation des VPP et la planification et l’évaluation de la main-d’œuvre vétérinaire ; les participants ont entrepris une analyse situationnelle de la main-d’œuvre des VPP au Kenya.

Le deuxième jour, un groupe de parties prenantes qui feront partie d’un groupe de travail national sur les PPV a été soumis à un processus rigoureux d’analyse critique de diverses questions touchant la main-d’œuvre paraprofessionnelle vétérinaire, dans le but d’identifier les lacunes dans le développement de la main-d’œuvre et de définir les interventions en cours dans ce domaine. Les participants ont utilisé les résultats de cet exercice pour développer un plan d’action national VPP.

Le Dr Simon Kihu, chargé de programme régional (PPR et VPP), a indiqué que l’intégration efficace des VPP dans la planification de la main-d’œuvre nécessite un cadre de soutien de la main-d’œuvre vétérinaire.

 

 

Lacunes dans la législation, la réglementation, l’éducation et le développement de la main-d’œuvre

Les parties prenantes ont reconnu les avancées et les succès obtenus jusqu’à présent au Kenya en matière de législation et de formation pour les VPP, notamment la reconnaissance des activités des VPP dans la législation vétérinaire, ainsi qu’un paysage de formation cohérent et organisé pour les VPP qui comprend des qualifications de type certificat, diplôme et licence en sciences. Ils ont également identifié des lacunes dans la législation vétérinaire, les règlements existants et la formation actuelle des VPP. Il s’agit notamment de l’absence de catégories de VPP différenciées en fonction des qualifications, de la reconnaissance limitée des questions de genre dans la prestation et l’accessibilité des services vétérinaires, et des difficultés de déploiement des professionnels formés dans les zones reculées.

 

Il y a également eu une reconnaissance du rôle potentiel des normes professionnelles harmonisées pour guider la formation VPP à l’avenir. Il a été noté que, bien que des progrès aient été réalisés au fil des ans, la profession vétérinaire et les exigences de l’industrie vétérinaire et des employeurs évoluent constamment, par exemple en termes de compétence des VPP en matière de science des données et de technologie numérique, et la formation doit donc continuer à évoluer pour suivre l’évolution des besoins.

 

 

Photos (c) S. Fèvre (oie) 2022

 

Il appartient aux agriculteurs qui bénéficient de ces services vétérinaires d'établir l'identité du prestataire de services, étant donné que chaque VPP dispose d'une carte d'identification officielle indiquant qu'il est certifié VPP.

M. Queereenuse Pacho - Représentant de l'Association des paraprofessionnels vétérinaires du Kenya, lors de la réunion, alors qu'il abordait la question des charlatans qui ont infiltré la profession.

Inclusion du genre

Les participants à l’atelier ont souligné que la question de l’inclusion du genre dans la main-d’œuvre vétérinaire pouvait être approfondie. Il existe de multiples dimensions à travers lesquelles une perspective de genre pourrait être explorée, en gardant à l’esprit que les femmes éleveurs sont les principales parties prenantes touchées par la PPR. Les possibilités de développement comprennent le fait de s’appuyer sur les approches existantes en matière d’inclusion du genre, telles que la loi sur la Commission nationale pour le genre et l’égalité (2011), et sur l’action positive qui est déjà en place pour encourager les candidatures des femmes aux stages VPP. Le projet PCTAD peut également travailler avec les parties prenantes pour intégrer une analyse de genre de la main d’œuvre vétérinaire afin d’aider à identifier les obstacles et les opportunités pour renforcer l’inclusion du genre dans la main d’œuvre vétérinaire et dans la réalisation du contrôle de la PPR.

L’atelier a réuni un large éventail de parties prenantes, notamment la profession vétérinaire dans les secteurs public et privé, les organismes de réglementation de l’enseignement vétérinaire, l’organisme statutaire vétérinaire, les institutions de formation paraprofessionnelle vétérinaire, les associations vétérinaires, les institutions de recherche, les ONG et les organisations de la société civile travaillant avec le secteur. L’atelier s’est également caractérisé par un niveau élevé d’apprentissage et de participation, un engagement fort en faveur de la réglementation, de l’intégration et de la formation des VPP et de la lutte contre la PPR, ainsi que par l’accord des parties prenantes pour diriger le projet et combler les lacunes identifiées dans l’environnement favorable. Il a été fait référence à d’autres ateliers nationaux en cours d’organisation et à l’objectif plus large du projet régional PCTAD.

 

Avec les nouvelles technologies et les collaborations entre des institutions, comme l'autorité chargée de l'enseignement et de la formation techniques et professionnels (TVETA) et d'autres acteurs du secteur, la nécessité d'harmoniser les programmes d'enseignement pour combler les lacunes reste une priorité pour l'Ordre Vétérinaire du Kenya.

La Dre. Mary-Theresa Agutu, Ordre Vétérinaire du Kenya (Kenya Veterinary Board, KVB)

Les participants ont souligné qu’il était “intéressant de réunir des VPP, des chirurgiens vétérinaires, des régulateurs, des formateurs et l’industrie” et que les échanges de l’atelier ont apporté “une diversité et une profondeur de connaissances obtenues grâce à une pensée libre et sans tabous”. L’atmosphère de l’atelier était très propice à la collaboration, permettant aux participants d’exprimer leur motivation à travailler dans ce domaine.

L’OIE travaillera avec d’autres pays de la région sur le développement de la main-d’œuvre vétérinaire et organisera une série d’événements pour les parties prenantes dans les mois à venir.

Plus d’informations sur les initiatives de l’OIE en matière de développement de la main-d’œuvre en Afrique sont disponibles ici.

J'ai participé à l'échantillonnage des premiers cas de PPR au Kenya et je veux être là à la fin pour voir l'éradication de la maladie.

Dr Joseph Omega, maître de conférences à l'université d'Eldoret et ancien président du Kenya Veterinary Board.

Photo (c) L. Iyadi (oie) 2022

Partagez sur les réseaux sociaux